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Finis les grands shows à l’américaine
Le maire Horizon de Nice, Christian Estrosi, a surpris tout le monde en annonçant sur les réseaux sociaux qu’il n’organisera plus sa traditionnelle cérémonie des vœux institutionnels en 2025. Un évènement qui était jusqu’alors considéré comme un incontournable de son calendrier politique, avec son lot d’effets spéciaux et de mises en scène. Désormais, il préfère se concentrer sur les vœux de quartiers, qu’il juge plus importants et significatifs. Mais cette décision est-elle vraiment motivée par un souci de sobriété et de responsabilité, ou s’agit-il simplement d’un coup de communication en vue des élections municipales de 2026 ?
La crise politique, une opportunité pour Christian Estrosi ?
Selon Christian Estrosi lui-même, l’annulation de sa cérémonie des vœux institutionnels est justifiée par la crise politique actuelle. Dans un contexte où de nombreux efforts sont demandés aux citoyens, il estime que la tenue d’un tel évènement pourrait être perçue comme futile et déconnectée de la réalité. Cette justification peut sembler légitime, mais il n’empêche que certains de ses opposants y voient un certain calcul politique. En effet, avec cette décision, Christian Estrosi fait d’une pierre deux coups : il s’offre une image de maire responsable et soucieux des finances de sa commune, tout en préparant déjà sa réélection pour 2026. D’une certaine manière, il peut également chercher à se détacher de ses alliés politiques, notamment Éric Ciotti, avec qui il entretient des relations plus que tumultueuses.
Une cérémonie des vœux, symbole de l’égocentrisme politique
Pour comprendre l’importance de cette décision, il convient de revenir sur la nature même de la cérémonie des vœux. Si cet évènement est souvent considéré comme un moment de convivialité et de partage, il reste avant tout un symbole politique. Les discours prononcés par les élus, ainsi que les mises en scène et les dépenses engagées, sont autant de moyens de mettre en avant leur image et leur action auprès des citoyens. C’est également l’occasion d’inviter de nombreux partenaires et personnalités, créant ainsi du réseau et de la proximité avec l’échiquier politique local. Mais cette image de maire tout-puissant et égocentrique, ne correspond plus nécessairement aux aspirations des citoyens, en quête de transparence et de simplicité de la part de leurs élus.
Une nouvelle manière de faire de la politique
En renonçant à sa cérémonie des vœux institutionnels, Christian Estrosi affirme donc vouloir se rapprocher des citoyens et mettre en avant leur place dans la vie politique de la commune. Le choix de maintenir les vœux de quartiers, plus proches et plus intimistes, témoigne d’une volonté de renouveau dans sa manière de faire de la politique. Il s’agit également de se montrer plus à l’écoute et de valoriser les initiatives et les projets citoyens. Mais cette posture peut également être interprétée comme une récupération politique avant les élections à venir. En effet, en se rapprochant ainsi des citoyens, Christian Estrosi cherche peut-être à regagner leur confiance, alors que les sondages et les résultats électoraux récents ne lui sont pas forcément favorables.
La Nouvelle-Calédonie, un symbole politique fort
Pour Christian Estrosi, la décision de renoncer à sa cérémonie des vœux institutionnels est d’autant plus symbolique qu’elle intervient en cette année où Nice accueille le sommet des Outre-Mer. En effet, l’annonce a été faite le jour même de l’arrivée du président Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, pour célébrer le 30e anniversaire des accords de Matignon. Un choix audacieux, qui montre une nouvelle fois la capacité de Christian Estrosi à surfer sur l’actualité et à saisir toutes les opportunités pour mettre en avant son action en tant que maire de Nice. Mais cette fois-ci, il a peut-être vu un peu trop gros et risque de se voir reprocher une instrumentalisation trop évidente de cet évènement politique majeur pour la France.
En résumé, une décision motivée par un souci de sobriété ou une habile stratégie politique ?
Si la décision de Christian Estrosi peut sembler louable, en termes de communication politique, il est difficile de ne pas y voir une certaine stratégie calculée en vue des prochaines élections municipales. En renonçant à sa cérémonie des vœux institutionnels, il cherche avant tout à redorer son image, en s’offrant une posture de maire responsable et soucieux des citoyens. Mais cette décision peut également être perçue comme une manière de se démarquer de ses alliés politiques et de regagner la confiance des électeurs, après un mandat marqué par de nombreuses polémiques et une gestion contestée. Reste à voir si cette nouvelle manière de faire de la politique sera appréciée par les Niçois et si elle sera réellement suivie d’effets concrets sur le terrain.